La dualité dans l’abstraction : Fabienne RIBEYROLLES

Quand on réfléchit à quelque chose, on a souvent une tendance à le réduire à deux parties. C’est une tendance humaine de simplifier et diviser la perception en catégories. C’est souvent pris comme une faute de voir les choses trop simplifiées. On dit souvent que rien n’est tout blanc ou tout noir, que rien n’est si simple. Néanmoins, le numéro deux est important. Une dualité existe de nature dans tout. On est tous pleins de contrastes et de contradictions. Les extrêmes opposés sont omniprésents : la femme et l’homme, la lumière et le noir, l’action et la réaction, l’agitation et le calme. Un grand défi de la vie vient du fait d’atteindre l’équilibre entre ces aspects si disparates.

Les tableaux de Fabienne RIBEYROLLES capturent la dualité qui existe partout. Dans les grands tableaux carrés, fait de peinture à l’huile et de sable noir, on trouve un contraste entre les coups de peintures épais et énergiques parmi un fond tout lisse. Il y a une violence, un caractère perturbateur et séparateur dans chacun de ces tableaux. On ressent dans plusieurs de ces tableaux une énergie imbattable qui détruit la paix. Encore et encore l’orange bouleverse le bleu, sa couleur complémentaire, et les lignes noires ébranlent la couleur. Dans « l’Erosion », comme son nom l’indique, on voit une espèce de tension : le processus d’érosion passe par une force active sur une force passive. Le tableau s’empare d’une compétition entre deux éléments, où l’un semble dominer l’autre. Dans « Chemin de traverse, » une forme bifurque en deux chemins. Malgré la différence, aucun chemin n’est nécessairement meilleur que l’autre. Ce tableau, contrairement à « l’Érosion », nous inspire de la paix et du réconfort qui peut exister dans la dualité.

Ces images abstraites, venant des contrastes qui y apparaissent, saisissent quelque chose d’authentique de la nature contradictoire et de l’expérience humaine. En fait, une telle prise de l’existence humaine est exactement ce qu’on peut attendre de l’art, non ?

Dominique Rémond
Galeriste, Galerie Art et Miss, 13 Rue Ste Anastase Paris (3)

« Fabienne Ribeyrolles, au-delà du visible »

La picturalité selon Fabienne Ribeyrolles ressemble à une épure tant l’artiste toute de raffinement et de délicatesse crée un œuvre peint harmonieux et nuancé où la maîtrise des médiums et supports aussi variés que l’acrylique, le papier, le sable, les fibres végétales et textiles, l’huile, la toile… procure un large éventail de possibles au peintre pour imager sa vision intime d’un univers où spontanéité et rigueur s’imbriquent parfaitement, offrant à son écriture abstraite tout à la fois cette atmosphère colorée si personnelle et une résonance élémentale profonde.

Fabienne Ribeyrolles, diplômée de l’Ecole des Peintres en Décor du Patrimoine d’Avignon, a donc débuté par le figuratif pour s’abandonner au fil du temps et de l’expérience à une abstraction lyrique où la couleur, la matière jouent un rôle essentiel dans l’agencement de l’œuvre en gésine.

Lumière et relief habillent l’œuvre par le traitement subtil des jeux de matité, de strates qui apportent à l’ensemble une profondeur non négligeable.
Il émane des créations de Fabienne Ribeyrolles quelque chose de doux et de poétique, il n’en demeure pas moins que l’on perçoit ici une authentique ambition picturale, diseuse de caractère, de volonté esthétique, de quête artistique… ce qui n’est pas pour nous déplaire tant il est vrai que de nos jours l’art se fait tristement ordinaire.
Il est bon de découvrir des artistes désireux d’aller au-delà du visible, de pénétrer l’intrinsèque…

Fabienne Ribeyrolles ne se suffit pas d’à peu près, elle cherche par son travail à atteindre cette notion de perfection et à la transcender pour aborder les contrées d’un art véritable… A-t-elle conscience que son œuvre possède déjà la sincérité et le vouloir nécessaires ? Si tel n’était pas le cas, c’est à présent chose dite.
Inspirée, la peinture de Fabienne Ribeyrolles n’est guère marquée d’indications spatiales, la couleur dessine le sujet en lien étroit toujours avec l’élémental, les forces telluriques et célestes, quant à la forme, elle paysage l’ensemble de l’œuvre sans pour autant la définir seule. Il s’agit plus d’évocation que de signifiance, Fabienne Ribeyrolles conserve à escient des accents contrastés et mystérieux, à chacun d’imaginer, de voir, d’interpréter… L’espace est territoire à défricher, frontière à abolir, cartographie de l’âme et de l’univers mêlés à déchiffrer ou à réinventer qui sait ?…
Car si l’œuvre de Fabienne Ribeyrolles flirte avec une dimension spirituelle, elle fait large écho avant tout aux ondes sensibles des Eléments, tout en se nourrissant d’images mémorielles, fragmentées.
Entre réel et imaginaire, la démarche artistique s’inscrit dans l’affirmation d’un langage pictural universel.

Fabienne Ribeyrolles pratique son art avec une belle unité, traduisant avec un réel talent sa singularité d’être ; contemporaine et inventive sa peinture appréhende avec beaucoup de pertinence l’acte créateur en lui-même…

Fabienne Ribeyrolles métamorphose émotions et pensées accumulées au fil de la vie par l’intermédiaire de l’art, ce dernier n’étant pas uniquement expressif mais également communicable. L’artiste dans une gestuelle ouverte offre à chacun une réinterprétation sensible du monde.
Comme un don de soi, la peinture de Fabienne Ribeyrolles est un présent de chaque instant au cœur d’une humanité malmenée…
Nathalie Lescop-Boeswillwald
Docteur en Histoire de l’Art
Agent d’art, critique

Fabienne Ribeyrolles à travers ses œuvres, nous propose un retour aux sources de la création, celle de l’univers.

L’on imagine les premiers pas d’une matière repoussée, puis attirée, prise dans une tentation de fusion permanente et de bouillonnement chaotique.
Surgissent alors par la force d’inévitables adhérences, d’improbables manifestations de la tectonique des plaques, des nuages de gaz en couleurs, pris parfois dans l’œil d’une tempête métallique.
Fabienne convie le cosmos à la table des ses couleurs et de son imaginaire.

Bruno Doutremer
Dessinateur, créateur de BD

La chance a voulu que je rencontre Fabienne Ribeyrolles à Ambilly au cours de l’Exposition annuelle des Artistes de France.

De suite, en regardant ses œuvres, l’œil se prend à rêver d’un univers merveilleux.

Très sensible à la représentation des quatre éléments, la Terre, l’Eau, l’Air, le Feu, elle peint des toiles de grandes dimensions dans des camaïeux de bleu, de rouge, de jaune ou ocre.

Les titres sont évocateurs : Terre et ombre, Océan, Vagues, Désert rouge, Nébuleuse, Dragon, Sirocco.

Les reliefs, parfois importants, sont obtenus par incorporation de sable, de papier ou autres matières qui lui tombent sous la main.

La lumière accroche sur ces aspérités pour donner une forte perception de profondeur dans un univers abstrait qui pourtant nous transporte insensiblement vers une impression de réalité.

La peinture de Fabienne Ribeyrolles s’impose au regard, elle ne saurait nous laisser indifférents.

Jacques Strauss,
Artiste peintre,
Vice-Président des Artistes de France section sud-est.

Fabienne Ribeyrolles nous présente une œuvre résolument abstraite qui échappe aux écueils de la non figuration, laquelle trahie souvent la méconnaissance du dessin et de l’harmonie des couleurs.

Les teintes de Fabienne Ribeyrolles sont tout en finesse et les formes gracieusement estompées sont parfois soulignées par des effets de matières assez réussis.
Quand on s’exprime sur la peinture, il est de bon ton de mettre le mot « rêve » à toutes les sauces. Je me limiterai pour ma part à dire que Fabienne Ribeyrolles nous invite à un « voyage » qui vaut largement le détour.
Cette dame a du talent.

Michel Lemaire
Peintre, sculpteur et céramiste